Travaille la terre, et l’or te viendra. (Proverbe mongol)
A une demi-journée d’avion d’ici, des hommes et des femmes vivent encore en liaison directe avec la nature, les saisons, les animaux. Les nomades mongols savent dès leur jeune âge monter à cheval, conduire le troupeau, traire, faire et conserver le fromage, dans des conditions climatiques parfois extrêmes, et dont le dérèglement s’accélère, proportionnellement à la
croissance des troupeaux et au sur-pâturage.
Selon la région, les familles élèvent des chevaux, des chèvres, des moutons, des yacks ou des chameaux. Du troupeau et de son environnement dépendent la prospérité de la famille. Mais seule une gestion collective à long terme, encore plus respectueuses des ressources du sol, peut garantir la survie des nomades. Les dernières générations ont grandi dans la même logique que leurs parents, mais avec l’école, l’électricité, les motos, l’avion, le téléphone portable. Tout comme nous il n’y a pas si longtemps.
Les enfants ont les pieds ancrés dans la tradition, et les yeux rivés sur le futur. Ils sont sur Facebook, mais galopent des kilomètres sur leurs petits chevaux, sans selle, ou sans chaussures, sous le regard des anciens. Une osmose fragile.
La télévision et les réseaux sociaux élargissent la vision du monde des nomades. Certains deviennent lutteurs, d’autres ouvrent leurs yourtes aux touristes. Tous cherchent des solutions pour perpétuer les traditions, rester nomades, mais connectés. C’est à la rencontre de ces familles, des plus jeunes aux plus anciens, que je suis partie pour la troisième fois ce printemps. Témoigner d’instants de vie, de grâce, d’équilibre, et du temps qui passe. Cette quête d’images me mène depuis plusieurs années vers des paysages d’une austérité rugueuse, dont les habitants à la langue souvent inconnue semblent faire partie depuis toujours. Certaines scènes me ramènent à des impressions d’enfance, de solitude heureuse et de cohérence familiale, dans des espaces illimités à mes yeux d’alors .
Ces images sont un écho à mes valeurs. En tant que personne, femme ou mère. Puissent-elles vous questionner sur notre place, dans un monde à l’évolution galopante.
Texte et photographies par Lucie Bressy
La série présentée est réalisée au SIGMA 35mm F1.4 DG HSM | Art
2 commentaires sur “L’avenir des nomades mongols, un virage délicat – Lucie Bressy”
photos prises avec un objectif sigma mais quel appareil photo.Merci derepondre
Bonjour Gérard et merci de votre passage. Pardon pour le retard, les photos sont prises essentiellement avec un nikon D810 ou parfois d750.