Objectifs SIGMA en monture Nikon Z. Premiers pas avec la photographe Emma Fréry

Emma Fréry est une jeune photographe spécialisée dans le portrait et le reportage. Elle a récemment eu l’opportunité de tester en exclusivité les premières optiques SIGMA disponibles en monture Nikon Z sur son boîtier Nikon Z fc. Trois optiques à ouverture F1.4 ultra lumineuses offrant les focales de 16, 30 et 56mm en APS-C, équivalents 24mm, 50mm et 85mm en plein-format. Elle nous parle aujourd’hui de son approche créative et partagera avec nos lecteurs ses impressions sur cette nouvelle gamme d’objectif disponible pour les photographes équipés en hybride Nikon.

SIGMA France : Bonjour Emma. Pour commencer, peux-tu nous dire ce qui t’as attirée dans la photographie de portrait, et comment es-tu arrivée à exercer cette activité professionnellement ?

Emma Fréry : Photographe professionnelle diplômée de l’European Bachelor of Photography de l’Ecole EFET à Paris (major de la promotion 2020), je mets depuis plus de 5 ans l’humain au cœur de mon travail, que ce soit à travers le portrait que le reportage. Je suis d’ailleurs la lauréate du Grand Prix Paris Match du Photoreportage 2020 avec mon projet « Handi’Chiens, ces héros de leur quotidien » et j’ai également reçu le second prix pour mon projet « Il était plus d’une fois… » en 2021, sur des victimes de violences qui ont décidé de libérer leur parole. Je fais actuellement partie des finalistes du Prix Picto de la Mode 2023 avec deux séries de portraits en noir et blanc.

La photographie est pour moi un moyen de faire changer les mentalités sur des faits actuels tels que le handicap, les agressions, les violences, les traumatismes, etc. En tant que photographe engagée, j’ai ce devoir de mettre en lumière ces problématiques de notre société.

Il existe une autre facette de mon travail, et pas des moindres : le noir et blanc. Mes travaux sont consacrés à des univers classiques, cinématographiques, poétiques ou encore dramatiques, avec une grande part d’esthétisme et d’élégance.

Quelles sont tes sources d’inspiration ? Comment t’en nourris-tu pour créer des images qui racontent une histoire ?

Je m’inspire des grands artistes tels que Brassai, Peter Lindbergh, Helmut Newton (la photo de Vibeke Knudsen en smoking posant de nuit dans la rue Aubriot), Richard Avedon, Alfred Hitchcock, ainsi que Jean Cocteau (notamment les photographies de plateau dans « La Belle et la Bête »). Je m’intéresse à leur noir et blanc et leur lumière. Pour ce qui est de mes intrigues, mes inspirations me viennent également en découvrant un nouveau lieu ou en regardant un accessoire (par exemple une valise, qui a été l’élément déclencheur de ma série « Nocturnes », et puis je m’interroge : « Quelle est l’histoire de cet accessoire ? », « A qui peut-il bien appartenir ? », « Est-il l’élément phare de mon intrigue ? » ), etc.

Tes Noir et Blanc sont très caractéristiques, avec un rendu très dense, une atmosphère sombre et des lumières assez dures. Quelle est ton approche de la photo monochrome ?

J’ai en effet un Noir est Blanc très contrasté que je travaille sur Lightroom. Je ne photographie jamais directement en monochrome car j’aime pouvoir retravailler mes photos en couleurs par la suite. Je suis une photographe qui ne garde pas tous les fichiers RAW d’une séance, uniquement les photos sélectionnées. Donc si d’ici quelques années j’ai besoin de reprendre ma série mais cette fois-ci en couleurs en y ajoutant de nouvelles photos de la séance, il faut que mes JPG possèdent toutes les informations de couleur !

Nous sommes friands d’anecdotes et c’est toujours un plaisir d’entendre les photographes nous raconter des événements qui les ont marqués. Peux-tu partager avec nous un shooting photo particulièrement mémorable dans ta carrière de photographe pro ?

J’ai plusieurs événements marquants mais si je ne devais en choisir qu’un, je dirai mon projet « Il était plus d’une fois… ». Il s’agit d’un projet engagé et philanthropique sur des victimes de violences qui ont décidé de libérer leur parole au travers de photographies rappelant des contes célèbres. En effet, les versions originales des contes pour enfants sont souvent beaucoup plus sombres que celles que nos parents nous lisaient. Discrimination, exclusion, harcèlement, viol, inceste. Ces versions sous-entendent des violences, des abondons et des souffrances d’hier et d’aujourd’hui. Il ne s’agit plus du beau « Il était une fois… » mais bel et bien d’un obscur « Il était plus d’une fois… ». J’ai pu photographier 12 témoins (hommes et femmes) ayant réellement vécu les traumatismes des contes. Chaque témoin a raconté son traumatisme avec ses propres mots car chacun a osé en parler, l’affronter et lui dire « Non ! ». Ils ne sont plus des victimes. « Il était plus d’une fois… » prend tout son sens par la juxtaposition des photos et des témoignages.

Pour la réalisation des photos, j’ai utilisé mon ancien boitier, le Nikon D750, ainsi que mon 50mm Art. Pourquoi ces séances me sont mémorables ? Parce qu’elles ont été fortes en émotions et en intensité. Nous étions dans notre bulle, plongés dans les contes, dans les traumatismes. J’espère mener ce projet plus loin en créant une exposition immersive mêlant musique, photos et témoignages.

Merci pour cette belle description qui donne envie d’en savoir plus. Cette série est visible sur ton site. Tu as donc pu tester les nouvelles optiques DC DN plusieurs semaines avant leur sortie. Des optiques APS-C déjà disponibles pour d’autres marques de boîtiers, désormais disponibles en montures Nikon Z. Quel est ton avis général sur ces nouvelles optiques ? Tu possèdes déjà un 50mm Art en plein-format si mes souvenirs sont bons.

Mon avis général est très positif. J’ai été séduite par la qualité des optiques !

En terme d’ergonomie, est-ce qu’on peut avoir ton retour sur la combinaison du Nikon Z fc et des optiques Sigma de la gamme DC DN ? Laquelle est ta préférée ?

Ce qui m’a tout de suite frappée est la légèreté des optiques, ainsi que leur taille ! J’ai aucun problème a toutes les emporter avec moi dans un même sac, chose que je ne faisais pas jusqu’ici (deux optiques maximum), de peur d’être trop chargée.

J’ai une légère préférence pour le 30mm F1.4 DC DN | Contemporary car adorant photographier de nuit, elle m’a été très utile ! Son ouverture est de qualité et me permet d’avoir un arrière plan éclairé malgré les faibles conditions lumineuses.

Tu es donc également équipée en Plein-format, et tu utilises le 50mm Art sur un boîtier Nikon Z7 II via la bague Nikon FTZ. Comment fonctionne ce couple ?

Bien que la bague ajoute un certain poids supplémentaire, le couple fonctionne très bien ! J’ai depuis janvier 2023 le Nikon Z7II, comparé au 50mm ART que j’ai depuis maintenant 4 ans. Je n’ai jamais été déçue de l’objectif. Il est mon fidèle compagnon dans nombreux de mes projets, notamment les nocturnes et les reportages mariages ! N’ayant pas encore d’objectif pouvant se mettre directement sur mon boitier, je continue d’utiliser le 50mm avec l’aide de la bague. Le fait d’avoir cet assemblage ne dégrade en rien la qualité finale.

Dans ton utilisation pro et/ou perso, et alors que tu possèdes les deux formats, à quels sujets dédierais-tu le Nikon Z fc et les optiques SIGMA ?

Je pense utiliser de plus en plus le Z fc en tant que second boitier lors de mes reportages et très probablement comme boitier principal pour mes futurs projets nocturnes !

De mon point de vue et ma manière de fonctionner :
Le 16mm, je l’utiliserai plutôt pour des photos immobilières, d’intérieur, ou encore de paysages.
Le 30mm est idéal pour des photos nocturnes.
Le 56mm est très utile pour toutes les séances en plein jour, quelque que soit la météo. Je l’utiliserai plutôt pour des portraits lors des événements.

Merci beaucoup d’avoir bien voulu répondre à nos questions. Un petit mot pour finir ? Des projets à partager ?

En parallèle de mes commandes/prestations je tiens à créer de nouvelles séries avec intrigues dans des univers aussi prononcés que dans « Nocturnes ».

Pour ce qui est de « Il était plus d’une fois… » je souhaite monter une exposition immersive dans laquelle les photos seraient projetées sur les murs comme dans « L’atelier des Lumières/La Carrière des Lumières » avec une musique orchestrale inspirée du conte musical de Prokofiev : « Pierre et le Loup ». Le tout avec une voix-off qui conterait les témoignages de mes 12 héros et héroines, comme dans « Le Prologue » de « La Belle et la Bête » (Disney). Un livre audio serait créé spécialement pour cette série. Je suis donc actuellement en train de proposer ce projet dans divers concours ainsi qu’à la recherche d’un lieu intéressé et équipé pour une telle installation.

Merci beaucoup à Emma qui s'est prêtée au jeu de l'interview et du test de ces nouvelles optiques dans un délai pourtant très court. Suivez-là sur les réseaux sociaux dès maintenant pour découvrir de futures images réalisées avec son Nikon Z fc et les optiques SIGMA en monture Nikon Z : 
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Emma Fréry

Photographe artiste-auteur et auto-entrepreneur artisan

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