La région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et plus particulièrement le département des Alpes-Maritimes, disposent d’une géographie remarquable, s’étendant des côtes méditerranéennes aux sommets du Mercantour. Cette diversité de paysages et d’écosystèmes est, pour tout photographe animalier, un cadre idéal, permettant d’observer de nombreuses espèces sur des espaces relativement restreints. Sur ces côtes, le photographe Cédric Dupont a pu photographier fous de bassan, spatules blanches, petits et grands gravelots, aigrettes et hérons, échasses blanches, bécasseaux, etc. Dans les étangs et les forêts intermédiaires, ce sont les pics épeiches, les martins-pêcheurs, les huppes fasciées, les pics verts… Et en montagne, chamois, bouquetins, renards, belettes, hermines, etc., passent régulièrement devant son objectif. Il nous fait part aujourd’hui de son expérience de ce territoire qu’il parcourt avec son 150-600mm F5-6.3 DG OS HSM | Contemporary
Etre photographe animalier, c’est avant tout aimer profondément les espaces naturels et sauvages, et vouloir témoigner de leur beauté. C’est prendre parti, en révélant ce que nous ne prenons plus le temps d’observer aujourd’hui : la faune et la flore qui nous entourent, qui résistent parfois au cœur même des grandes agglomérations. Autant dire que dans une société vouée au culte de la consommation à outrance, au paraître, à l’artificiel, et qui voit désormais la nature comme une rivale qu’il faut dompter et exploiter, la tâche des photographes animaliers est ardue.
Ma rencontre avec la nature, je la dois à mes parents. Au cours de mon enfance et de mon adolescence, nous passions les vacances en famille, le plus souvent dans le Parc National du Mercantour, parfois en Camargue ou en Bretagne. Rapidement passionné par la faune sauvage, j’y ai fait mes premières observations : marmottes, chamois, bouquetins, chevreuils, faucons, pics noirs… Puis, pour améliorer ces observations, j’ai appris à connaitre les comportements des espèces, les indices de leur présence sur le terrain, leur alimentation, et à avoir un impact le plus limité possible sur leur environnement.
Au fil des années, j’ai ressenti le soin de partager ces moments privilégiés, de révéler la beauté et la fragilité de cette faune. Travaillant dans la communication, je faisais déjà de la photographie dans le cadre de certains projets. J’ai donc fait évoluer mon matériel, pour ne plus me consacrer qu’à la photographie animalière. Et ce qui était au départ une passion est devenu une activité à part entière.
Désormais, je passe de nombreuses heures sur le terrain chaque semaine, procédant à des repérages préalables, préparant les prochaines sorties, effectuant des affûts ou des approches pour photographier certaines espèces. Vivant dans les Alpes-Maritimes, j’ai en effet la chance de pouvoir travailler sur des terrains très différents, passant des côtes méditerranéennes aux montagnes du Parc National du Mercantour.
Début 2017, j’ai intégré le programme développé par Jama Photo – spécialiste de la photographie naturaliste –, devenant un de leurs Ambassadeurs. Enfin, deux voyages à l’étranger (au Kenya courant 2018, puis en Islande) sont en cours de préparation. Ils font suite au reportage réalisé en mai 2017 sur la faune sauvage et les ethnies du Nord Vietnam, au cours duquel nous avons pu notamment photographier le Langur de Delacour, une espèce de primate en danger critique d’extinction.
Les photographies réalisées dans le cœur du Parc National ont bénéficié d’une autorisation spécifique conformément à la réglementation en vigueur. Décision n°2018-33.
Retrouvez plus d’images de Cédric Dupont sur son site web nature-et-photographie.com ainsi que sa page Facebook
Toutes les photographies qui composent cet article ont été réalisées avec le téléobjectif 150-600mm F5-6.3 DG OS HSM | Contemporary, un objectif léger, compact et qualitatif idéal pour la photographie animalière en billebaude. Retrouvez toutes les informations sur ce téléobjectif sur notre site web
7 commentaires sur “Du Mercantour à la Méditerranée, rencontre avec la faune sauvage”
Bonjour,
Et tout d’abord, félicitations pour votre travail. Votre histoire avec la photo ressemble beaucoup à la mienne, et comme je viens d’acquérir le sigma que vous utilisez, je me suis senti très intéressé par cet article. Merci encore à vous de le partager.
Cependant, un détail a attiré son attention.
Habitant Nice, je vais souvent dans le Mercantour randonner et si l’inspiration et la chance sont au rendez-vous, ramener quelques photos .
De quelle autorisation et réglementation en vigueur parlez-vous ?
Une recherche google sur l’article Décision n°2018-33 ne m’ayant pas apporté de réponses, je vous pose la question.
Merci à vous !
Bien cordialement
Samuel
Bonjour et merci pour votre commentaire,
Pour vous répondre, toute utilisation professionnelle de photos prises dans le Parc (vente de tirages, publication d’articles ou de reportages…), nécessite une autorisation de la direction du Parc National. Cette autorisation est individuelle, chaque photographe recevant une décision avec un certain numéro.
En cas de non-respect de cette réglementation, des amendes sont prévues (le cas s’est déjà produit). Par contre, en l’absence d’usage commercial ou pro, la pratique de la photo ne nécessite pas d’autorisation particulière.
Afin d’éviter les abus (approches brusques d’espèces, non-respect des distances de fuite, utilisation de drônes, etc. ), le Parc dispose toutefois d’informations spécifiques, et là aussi des amendes peuvent être données en cas de dérangement d’espèces (notamment les espèces menacées).
En fait, il s’agit surtout d’inciter au respect de cette zone protégée, ce qui devient malheureusement nécessaire en raison de certains comportements.
Bonjour, Nous pouvons constater que ce genre de réglementation a tendance à se généraliser à beaucoup de parcs nationaux. Pour ma part, je pense que les raisons invoquées de risque de dérangement des espèces concernent peu les photographes disposant de puissants téléobjectifs, ayant une bonne connaissance de la faune et des limites de l’approche. Certains peuvent quand même mal se comporter j’en conviens. Concernant cette raison, il serait sûrement plus judicieux de s’en prendre au touriste lamda, en tongs, chemise hawaienne qui n’hésite pas à piétiner le biotope pour tenter de photographier une marmotte ou un chamois, qu’il a fait fuir de son approche bruyante, avec son téléphone portable, plutôt que d’ennuyer le photographe, surtout professionnel, en tenue de camoufflage qui shoote à distance avec son 500mm. Pourtant, c’est lui qui est dans le collimateur des agents des PN et pas les autres. En réalité, ces parcs ont généralement leur photographe local qui travaille pour eux pour leurs flyers, cartes postales, livres, etc… et entendent bien préserver leur pré carré et leur petit business. Cela peut se comprendre sans pour autant admettre de devoir se plier à des raisons finalement bassement commerciales. Si les pros et les un peu moins pros ne sont plus autorisés à photographier la nature et la faune dans les parc nationaux (financés par l’impôt), ou sont soumis à des autorisations de publication, ils n’auront plus qu’à se contenter d’exercer leur travail/passion dans les terres inhospitalières (souvent privées), dangereuses et décimées de tout « nuisibles », car sous contrôle des fédérations de chasse et de leurs troupes armées. Triste monde !
Bonjour Patrick,
Je suis assez d’accord avec vous sur le principe. Il est vrai qu’étant en tenue de camouflage, avec un 600 mm, et ayant connaissance des techniques d’approche et d’affût de la faune, mon travail (comme celle de la plupart des photographes animaliers sérieux) engendre sans aucun doute moins de dérangement pour les espèces qu’une personne non sensibilisée et qui tentera de photographier un animal sauvage avec un smartphone. Malheureusement, nous voyons trop souvent ce genre de comportements, je vous le confirme, et il est regrettable que les gardes des Parcs Nationaux ne soient pas plus nombreux pour pouvoir endiguer ce phénomène. A leur décharge, ils ont des budgets de plus en plus réduits, et ils font ce qu’ils peuvent en fonction de cela.
Pour les « photographes pros et un peu moins pros » comme vous dîtes, cette autorisation peut paraître donc injuste. Sachez cependant qu’elle est aisée à obtenir, et qu’elle responsabilise aussi le photographe sur sa pratique, notamment dans des lieux très fragiles comme celui de la Vallée des Merveilles et ses gravures rupestres. Car malheureusement, même chez les « photographes pros et un peu moins pros », l’éthique n’est pas toujours respectée.
Bref, c’est un vaste débat, et merci beaucoup pour votre commentaire 😉
… sinon, bravo pour vos belles photographies !
Bordelais et Périgourdin certes, mais avant tout amoureux du Mercantour ,sillonné depuis de nombreuses années ,
je prends résidence à Villeneuve Loubet. pour ma retraite.
Photographe (par force) car mon activité était lié à l’impression ,je souhaite vivement partager les conseils et connaissances des passionnés comme vous.
Bien Cordialement
Bonjour,
N’hésitez pas à me contacter pour échanger, ce sera avec plaisir.
Cordialement