Le 200-500mm F2.8 est un monstre que tout le monde connaît, mais que peu possèdent. Objet de tous les fantasmes, c’est l’attraction chaque année sur notre stand du Salon de la Photo… et c’est justement après que nous avons posté sur Facebook une image de la foule amassé autour de cet objet photographiant non identifié que le photographe Fabien Campanatto nous a contacté. Il possède cet objectif, et fait même des photos avec. Incroyable.
Bonjour Fabien, peux-tu te présenter pour commencer ?
Bonjour, je m’appelle donc Fabien Campanatto, je suis photographe amateur. Comme beaucoup de monde j’ai commencé la photo avec un compact puis un bridge pour de la photo familiale/souvenir. Depuis une dizaine d’années je suis passé sur des boitiers reflex qui m’ont permis d’apprendre en autodidacte et de progresser. Je photographie suivant mes envies et les occasions qui se présentent. Mes sujets récurrents sont la photo de rue, le portrait et le sport.
Comment en es-tu venu à acheter cet objectif hors-norme ? Quels étaient ton cahier des charges et ses “concurrents” à l’époque, si tant est qu’il en a ?
Un jour mon père m’appelle pour me dire qu’il a repéré un « monstre vert » en occasion chez Studio 11 à Chalon-sur-Saône (Centre Premium SIGMA). Pas vraiment de cahier des charges : peser les pour (un zoom longue focale lumineux) et contre (encombrement et poids), l’opportunité d’acquérir l’irraisonnable … et il a fini dans mon panel d’objectifs quelques semaines plus tard.
Quelles sont les principales qualités que tu reconnais au 200-500mm par rapport à des objectifs plus conventionnels ?
A l’utilisation la plage focale permet bon nombre de cadrages différents et donc une certaine flexibilité. Une tête pendulaire maison le rend très maniable malgré son gabarit. Plus classiquement l’ouverture f/2.8 permet de gagner en vitesse lors de l’utilisation en intérieur. J’aime assez l’ergonomie. Naturellement on a les doigts qui tombent bien sur la bague de zoom, et j’apprécie la bague AF et le switch d’AF auto/manuel (très pratique sous la forme d’un bouton rotatif).
Tes images parlent d’elles-mêmes mais qu’en est-il de la qualité optique et de la vitesse d’Autofocus ? Ce sont des questions qui reviennent souvent lorsque nous sortons le 200-500mm sur des salons.
La qualité optique est excellente pour un boitier avec 18Mpxl ou 21Mpxl, Je monte parfois un boitier avec 50Mpxl, ça reste encore bon. Par habitude je ferme toujours un petit peu mais c’est surtout pour avoir un peu plus de profondeur de champ. Côté AF je n’ai pas pris l’habitude d’utiliser le limiteur du coup plutôt que de le laisser parcourir la plage complète, j’ai tendance à accompagner l’AF en manuel (avec le pouce) dans la zone où je vais commencer à accrocher mon sujet, une fois celui-ci dans les collimateurs je n’ai jamais eu de soucis de vitesse.
Nous connaissons essentiellement tes images de Hockey et de Roller par lesquelles tu t’es présenté à nous. Est-ce que tu utilises le 200-500mm sur d’autres sujets que le sport ?
Mes premières sorties « test » se sont déroulées au parc des félins. Je l’ai utilisé quelques fois en bord d’eau pour de la faune aquatique (je n’oserai pas le mettre sur un affût flottant), mais je dois bien avouer que c’est pour le sport que je le trouve le plus pratique : moto, rollers, hockey, basket, meeting aérien, polo, …
Le hockey tient une place importante dans ta galerie justement, est-ce une autre de tes passions ?
En fait j’ai commencé la photo de hockey par hasard. J’avais testé la moto et le roller mais, période hivernale arrivant, ces sujets n’étaient plus trop de saison. Un jour je vois une publicité dans les transports pour un match de hockey à côté de chez moi, je charge le matos sur le dos et c’est parti. Une fois sur place, n’étant pas ce qu’on peut appeler des plus discrets, je suis abordé par (entre autres) un membre du club local, les Jokers, avec qui je discute photo et qui me propose gentiment de renouveler l’expérience, ce que j’accepte avec plaisir. J’ai trouvé là une super ambiance, des personnes sympathiques (public, membres et bénévoles du club) et depuis je couvre chacun des matchs locaux ainsi qu’internationaux quand ils se présentent via la Fédération Française de Hockey sur Glace.
Nous sommes partenaire de la Fondation des Œuvres Sociales de l’Air et présents chaque année sur les meetings aériens. Est-ce que le 200-500mm présente un avantage sur cette discipline ? Pas trop compliqué de zoomer/dézoomer ou de suivre son sujet avec un tel monstre ?
Je n’ai pour l’instant pu faire que le Salon du Bourget. La plage 200-500mm est agréable quand on passe d’un Rafale à un A380. Je n’ai pas eu de soucis avec le zooming, il faut juste anticiper car il est vrai que de passer de 200mm à 500 mm n’est pas super rapide (pas autant qu’un zoom « mécanique »). Le suivi se fait bien avec l’habitude, le double trou dans la poignée de transport servant de « viseur » (astucieux) aide parfois à se recaler quand on est vraiment dans les choux.
On sait que l’astrophoto réclame des objectifs particulièrement lumineux, c’est le cas de ce caillou compte tenu de sa focale. Avez-vous testé le 200-500mm dans ces conditions ?
Je n’ai jamais eu l’occasion d’essayer, je testerai si cela se présente.
Il y a-t-il des images que vous n’auriez pas pu faire sans cet objectif ? Est-ce que pouvoir shooter à 500mm F2.8 / 1000 F5.6 change vraiment la donne ?
Pas pu faire peut être pas, mais faciliter oui. Une fois de plus c’est la plage focale qui est appréciable, cela évite de changer d’objectif ou d’avoir plusieurs boîtiers montés… et le tout en ouverture 2.8. Sans compter qu’on reste l’œil dans le viseur à suivre l’action. Je n’ai dû monter le doubleur que pour voir ce que ça faisait mais je ne l’emmène jamais.
D’un point de vue pratique, n’est-ce pas un objectif compliqué à déplacer ?
Sur le terrain c’est sûr qu’on ne s’amuse pas à le déplacer en permanence. Pour de courts trajets je soulève l’ensemble via la tête pendulaire, pour de plus longs je dépose l’objectif et dans ces cas là : « Vive la grosse poignée sur le dessus » ! Pour ce qui concerne son transport j’ai abandonné la caisse d’origine très encombrante et lourde pour un bon sac de randonnée aménagé pour l’accueillir. Il ne faut pas compter faire de longues sorties avec lui sur le dos (sac de 24kg une fois prêt à partir) mais on s’en sort.
A quelle fréquence utilisez-vous votre 200-500mm ? Est-ce que cela reste de l’ordre de l’exceptionnel ou ce 200-500mm F2.8 fait partie de votre kit “de base” ?
Je l’utilise très régulièrement et quasiment toujours pour la photo de sport. Quand les évènements sportifs s’enchaînent je le sors jusqu’à 5 fois par semaine.
Avez-vous des anecdotes à nous raconter sur l’utilisation de ce caillou d’exception qu’est le 200-500mm ?
La principale anecdote que je puisse donner est qu’il ne faut pas compter passer inaperçu ni éviter les immanquables questions que les gens peuvent poser en le voyant. Il est devenu également un peu ma carte de visite … « Le photographe avec le gros objectif vert ».
Maintenant que vous êtes équipé, n’avez-vous jamais pensé à une carrière de Paparazzi ? 😉
Il faut reconnaître que cet objectif a un réel avantage pour être paparazzi… quand les gardes du corps vous courent après, en le posant, on court beaucoup plus vite. 😉